La « capitale » de l’Union Européenne a pris ses quartiers d’été. Les (très) nombreux fonctionnaires de la Communauté ont laissé d’un coup les « plaisirs » de la politique et des réunions interminables pour ceux des vacances sacro-saintes. Ni les urgences de Gaza ou celles de l’Ukraine, ni les mises en garde budgétaires aux Etats peu respectueux des règles communautaires n’ont changé les habitudes. La ville est donc rendue aux citoyens et aux touristes, et aux autres préoccupations.
C’est d’abord pour les Jeux Olympiques que la Belgique s’est mise à vibrer en ce début d’août. La proximité de la France et la facilité de capter ses télévisions vouées aux « JO24″ facilite sans doute cette addiction. La possibilité d’assister à de nombreuses épreuves de sports collectifs dans le stade tout proche de Villeneuve-d’Ascq, près de Lille, l’a aussi encouragée. Quelques résultats inespérés ont complété le tableau : 10 médailles gagnées, dont 3 d’or, qui effacent le vieux record des jeux d’Atlanta; 2 médailles d’or pour le cycliste Remco Evenepoel, qu’on compare maintenant ici à Eddy Merckx, c’est tout dire ; et surtout l’or en heptathlon pour Nafissatou Thiam qui emporte ainsi ce titre olympique pour la 3ème fois. Les Bruxellois savourent ces belles performances avec ferveur sans perdre leur simplicité naturelle parfois moquée, ni leur capacité d’autodérision : la presse a ainsi salué les 8″médailles en chocolat » des 4’êmes places. On sait ici depuis les Jeux d’Anvers de 2020 l’avantage de jouer « à domicile »…
L’été est aussi à Bruxelles une période toujours faste pour la culture. La Grand-Place, mondialement réputée, reste une attraction centrale, pour la beauté architecturale de la Maison du Roi et de l’Hôtel de Ville, et pour le Tapis de Fleurs qui va la recouvrir à la mi-août . Au pays de Van Eyck et de Magritte, de Brel et de Adamo, de Hergé, Georges Simenon et Amélie Nothomb, musées et salles de concert sont légion et l’art prend les formes les plus variées. Comme chaque année, l’association Bruxellons joue tout l’été en plein air une comédie musicale. « Come from Away », un succès canadien, raconte cette année avec émotion et un brin d’humour les 6 jours passés à Gander, sur l’île de Terre-Neuve, par les habitants et les passagers des 38 avions qui ont atterri là en catastrophe après le 11 septembre. Une manière de nous ramener à l’actualité fébrile qui nous entoure et à la fin des vacances.
A la gare du Midi, dans l’atmosphère cosmopolite qui a toujours caractérisé ce quartier, un groupe de voyageurs en kilt, visiblement supporters de leurs athlètes olympiques, attend sereinement le train pour un retour en Ecosse, en savourant une dernière gaufre. Dans l’Eurostar qui s’est lancé à toute vitesse vers la France, les paysages du « Plat Pays » défilent, alternant plaines de blé mur, grandes éoliennes en activité et vaches hollandaises en pâturage.
A bientôt, Bruxelles
Paul Derreumaux